Luc Loubaki : « Je veux retrouver du plaisir »
Maëva Burillo / C’Chartres Métropole Basket

Après dix ans passés en LNB, Luc Loubaki (1,91 m, 28 ans) retrouve la Nationale Masculine 1 cette saison. L’arrière de Chartres compte bien se débarrasser de son étiquette de défenseur exclusif.

24 avril 2015. Le Pôle France s’incline d’un souffle face à La Rochelle (72-73) pour clôturer le championnat. C’est le dernier match de Luc Loubaki dans la structure du Bois de Vincennes. Son dernier match en Nationale Masculine 1. L’arrière est alors l’un des leaders de la génération 97, une pierre angulaire des Équipes de France jeunes à côté des Stéphane Gombauld, Amine Noua, Jonathan Jeanne. "Le souvenir le plus marquant c’est à l’Euro U16 en 2013, notre qualification au Championnat du Monde U17", se remémore-t-il, "on bat les Croates qui avaient une très grosse génération (menée par Ante Zizić)."

Dix ans ont passé. Luc Loubaki a retrouvé les joutes de Nationale Masculine 1 après un apprentissage de quatre ans dans l’élite (Orléans, Monaco) et un long bail en Pro B. "On ne se rend pas compte de la vitesse à laquelle ça passe. C’est pour cela que je suis dans une optique de vivre les choses à fond", dit-il. Il a vécu de belles aventures sous le maillot lillois, laissant l’image d’un bon coéquipier, généreux dans l’effort, travailleur, bon stoppeur défensif. Mais aussi celle d’un shooteur inconstant – 6,5 points de moyenne et 27 % de réussite à 3-pts en carrière Pro B.

Quand le club de Lille met la clé sous la porte au printemps 2024, il connait une période de chômage de 7 mois. Sa saison 2024-25 ? Deux courtes piges à Poitiers et Aix-Maurienne, avec un apport offensif anecdotique. "Au moins, cela m’a permis de passer plus de temps en famille, de travailler sur moi et de me remettre en question. Je sais que je peux apporter bien plus que le côté défenseur, que je suis un joueur beaucoup plus complet. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai accepté le projet de Chartres. Cela n’a pas été une décision difficile à prendre car je rejoins un projet ambitieux, avec des responsabilités. Je veux retrouver du plaisir, redevenir moi-même tout simplement."

De fait, Luc Loubaki est attendu par son coach, Guillaume Le Pape, dans un rôle de leader. Un nouveau rôle. Sa production globale sera essentielle dans la bonne marche de son équipe. Après un dernier exercice raté en Pro B, C’Chartres a renouvelé intégralement son roster avec quelques têtes bien connues - Théo Lefebvre (ex-Hyères-Toulon), Yann Siegwarth (ex-Caen), Babacar Niasse (ex-Orléans), Kévin Mondésir (ex-Lorient), Fabien Paschal (ex-Tours) – pour tenter de remonter le plus vite possible : "On a une équipe physique, très intense, talentueuse aussi, avec des joueurs expérimentés dans ce championnat comme Yann, Théo et Kévin. C’est super important. Ils savent que la saison de NM1 est un marathon de 40 matchs, qu’il ne faut pas paniquer si on connaît un petit coup de moi et que c’est dans la deuxième phase qu’il faut être les meilleurs." Jusqu’à envisager une troisième accession en Élite 2 après celles décrochées en 2018 et 2024 ?

L’équipe a accueilli un partenaire d’entraînement en présaison, Frédéric Loubaki, le frère jumeau de Luc : "On a pu partager des matchs de préparation. Cela a été un moment fort. Il connaît très bien la N1 (8 saisons). J’ai suivi ce championnat à travers lui. On a des qualités similaires mais nos jeux ne se rassemblent pas. Lui est un vrai meneur de jeu, plus au sol." Le 31 octobre, C’Chartres ira jouer les jeunes pousses du Pôle France à l’INSEP : "Je connais le lieu, des personnes qui y sont encore. J’ai vécu des choses très fortes. Des amitiés se sont créés sur le long terme. Alors ce sera spécial d’y retourner. On va rencontrer les joueurs de l’avenir. Il y a dix ans, c’était moi et là, je me retrouve de l’autre côté. J’ai hâte de voir cette nouvelle génération."